Le corps d'après - Virginie Noar

L'avis de Danilomzb :

Un grand merci à notre partenaire les éditions MonPoche pour ce service presse.

Elle, la narratrice dont on ne connaît pas le prénom, est enceinte. Cette nouvelle va bouleverser sa vie de femme, tant dans ses sensations que dans son corps, et elle nous le raconte sans langue de bois.

La narratrice nous mène sur le chemin complexe de la féminité perdue, trouvée mais mal vécue. Trop de messages difficiles à interpréter entre la petite fille, l’adolescente, la jeune fille, la femme et la future mère. Elle nous détaille les violences subies, la façon dont la petite fille puis la femme vont s’ajuster à ces désirs d’hommes, en cherchant un accomplissement. La grossesse lui fera découvrir un corps médical intrusif, irrespectueux de son droit à dire non, jusqu’à la façon d’être avec ce bébé à venir.

Je ne sais pas si j’ai réellement aimé cette lecture parfois dérangeante, mais ce n'est clairement pas la finalité de cet écrit. Il faut le voir comme un manifeste : comment les femmes peuvent retrouver l'intégrité de leur corps. Ce qui est certain, c’est qu’elle m’a fait revivre ce sentiment d’impuissance face aux attentes des autres en matière de grossesse, d’accouchement, d’éducation. Ce refrain du « c’est que du bonheur », je l’ai entendu et détesté, me sentant décalée de ce bonheur non ressenti. 

En bref, je retiens de cette lecture, une écriture âpre, dure, parfois violente, mais honnête. Une phrase de sa mère, fabuleusement révélatrice d’une génération passée : « femme n’est pas un genre mais une fonction sociale ». Et enfin la révolte…

Résumé :

Le Corps d'après est le roman d'un enfantement, et d'une lutte. Contre les injonctions, le bonheur factice, le conformisme. Au bout du chemin, pourtant, la vie. Celle qu'on s'inventera, pied à pied, coûte que coûte. Pour que, peu à peu, après la naissance de l'enfant, advienne aussi une mère, femme enfin révélée à elle-même.