
L'Avis d'Evalya
Petites morts à péage de Martine Roffinella est un recueil de nouvelles qui se veut mordant, provocateur et résolument féministe.
L’autrice y met en scène une narratrice postée à un péage, confrontée à une galerie d’hommes grotesques, caricaturaux, souvent réduits à leurs pulsions et à leur ridicule.
Chaque passage devient une sorte de règlement de compte, une petite mort symbolique infligée à ces figures masculines désabusées.
Dès les premières lignes, le ton est donné : cru, frontal, parfois volontairement outrancier.
On comprend rapidement que Roffinella cherche à choquer, à bousculer, à faire grincer.
Mais cette volonté de provocation finit par lasser. Les nouvelles suivent un schéma répétitif, les personnages manquent de nuance, et l’humour, censé être noir et incisif, perd en efficacité à
force d’être martelé.
On sent bien qu’il y a une critique sociale derrière tout cela , sur la virilité en crise, sur les rapports de pouvoir, sur une société en perte de repères , mais le message se dilue dans une forme trop appuyée.
Il faut reconnaître à l’autrice une certaine audace stylistique, une liberté de ton rare, et une plume qui ne cherche pas à plaire.
Mais si l’on n’adhère pas à cette approche, la lecture peut vite devenir pesante.
Ce n’est pas un texte qui cherche à séduire, mais à déranger , et cela ne fonctionne pas pour tout le monde.