L'avis de Danilomzb :
Je tiens à remercier Alex Ferder pour sa confiance (et la féliciter pour sa maîtrise du suédois !).
On retrouve Taline et Matej dans des circonstances plus que compliquées, ils vont devoir retrouver un objet maléfique et sortir de cette ville pour le trouver.
Taline est coincée, quelle que soit la solution qu'elle envisage, si Matej perd, elle perd aussi. Pourtant elle cherche des solutions, de la plus basique : le buter, à la plus naturelle : partir en courant. Elle va devoir s'adapter et le suivre, l'occasion pour elle de découvrir une partie du reste du monde. La complexité est de ne pas vouloir assumer un rôle plus important dans l'avenir de son monde, c'est une acrobate son truc c'est l'esquive, si cela devient compliqué elle s'efface. Matej va appuyer sur les bons leviers : son quartier, les conditions de vie, les disparités sociales etc.
La réputation de connard de Matej n’est plus à faire, j’avais un peu peur de le voir de "bisounourser" au fur et à mesure des pages de ce tome, scénario vu et revu dans d'autres livres et dont je trouve le postulat peu crédible. Il ne faut pas se mentir : dans la vie on peut atténuer certains traits de caractère, mais le fond reste le même. Il serait donc irréaliste de voir Matej devenir soudain un mec sympathique, franc et chaleureux.
Vous allez retrouver un Matej manipulateur, menteur, colérique, intransigeant, prétentieux et sûr de lui à en devenir extrêmement énervant : le même quoi ! Ne croyez pas une minute que ses raisons, bien que compréhensibles, justifient son comportement, non ça c’est juste une pirouette de l’auteure pour lui trouver des excuses, non le mec est odieux un point c’est tout.
Je me suis demandée sur quel sujet Matej ne pourrait pas mentir, déjà à lui-même mais aussi aux autres. A la lecture de ce deuxième tome, il me semble pouvoir répondre à cette question : son attirance pour Taline, mais quid de ses sentiments ? Car officiellement, entre eux c'est la guerre !
Enfin, je dois évoquer le décor, je ne vous donnerai pas les détails sauf à vous faire saliver sur l'imagination de l'auteure, elle nous a créé des cités extérieures au-delà de ce que vous pourriez inventer. J'ai adoré cette façon de construire des villes, autour de thèmes n'ayant rien à voir avec la fonction première : se loger. Tout son univers est original, son humour très présent et sa plume vive s'accordent parfaitement aux deux héros, d'ailleurs une présence plus détaillée des autres lanceurs m'a un peu manquée.
Malgré ses goûts pour les cliffhanger, je ne qualifierais pas Alex Ferder d'auteure sadique, pour moi elle fait monter la pression afin de rester dans une dynamique d'attente du lecteur. Il faut apprécier ce choix car elle prend le risque de décevoir son lectorat si la suite n'est pas à la hauteur. Cela me conduit directement à ma conclusion : ce tome 2 fait monter l'histoire en puissance, la qualité de l'écriture est indéniable, les personnages ont gagné en profondeur, la créativité est au rendez-vous… la barre est haute pour le tome 3.
En attendant, j'ai encore un coup de cœur pour son univers barré mais tellement attirant !
Résumé :
Objectif numéro 1 : me venger du Lanceur sournois qui m’a trahie
Objectif numéro 2 : faire ramper ledit Lanceur à mes pieds, ou au moins au sol
Objectif numéro 3 : botter le cul du Lanceur
Malgré la liste de mes objectifs, toute ma vie ne tourne pas autour du Lanceur, c’est juste que je n’aime pas laisser traîner les dettes en cours. Surtout celles qui impliquent une vengeance. La procrastination, ce n’est pas mon truc.
Pourtant, ma revanche tant espérée va devoir patienter. En effet, un nouvel élément vient croiser notre route. Laissez un Lanceur seul quelques jours, et il vous concocte une Histoire bien pourrie de laquelle vous allez devoir vous sortir vite fait au risque d’être effacée de la surface du globe. Il est vrai qu’avec Matej, on ne s’ennuie jamais. Quel boute-en-train, celui-là !
La quête qui se profile à la recherche d’un objet maléfique va nous entraîner dans des cités plus vicieuses et dangereuses que celle qui m’a vue grandir. C’est dire.
Chouette. J’ai eu peur à un moment que ma vie devienne normale.