London Calling - Collectif

 

Résumé :

En 1979 on découvrait le disque des Clash London calling, hymne à la révolte sorti la première année de l'ère thatcherienne, il a fait l'effet d'une bombe dans le milieu rock/punk.

19 titres de rock mâtinés de ska, de punk, de jazz et même de reggae.

Pour en illustrer les morceaux, les Editions Buchet-Chastel ont sollicité des auteurs de polars français, à raison d'une nouvelle par chanson + une supplémentaire.

L'avis de Danilomzb :

Un grand merci aux Editions Buchet-Chastel pour leur confiance.

Parlons d'abord de la couverture : retour en pleine adolescence pour moi, librement inspirée de la pochette du disque, où l'on voyait Paul Simonon fracasser sa basse sur la scène du Palladium à New York, deux musiciens et le titre repris dans la calligraphie et la couleur d’origine. Alors j'ai ressorti mon vinyle (d'époque comme moi…) et j'ai lu synchro avec chaque chanson. J'aurais aimé mettre en avant l'ambiance de chacune de ces nouvelles… mais difficile de choisir : elles sont toutes formidables, alors j'en ai sélectionné 4.

London Calling de Jean-Hugues Oppel :

Une discussion entre un policier et un ex, peut être futur, malfaiteur qui attend un appel de Londres.

Es-ce un appel anodin ou déclenchera-t-il une catastrophe ? Comme une personne qui aurait le doigt au dessus du bouton qui déclenche une bombe… Troublant rappel des inquiétudes de l'auteur de la chanson des Clash en pleine guerre froide.

Jimmy Jazz de Pierre Mikaïloff :

C'est écrit sous la forme d'une série d'interviews des membres du groupe et des professionnels gravitant autour. L'idée étant de leur demander de parler de Jimmy Jazz. C'est extrêmement troublant, le personnage est décrit différemment chaque fois, comme ces témoignages faits à la police après un crime. Mais qui est donc Jimmy Jazz ?

Wrong ´Em Boyo de Michel Leydier :

2 récits en parallèle, celui du gangster noir Stagger Lee Shelton qui en 1895 tua William Lyons un blanc, c’est le sujet de la chanson des Clash. Dans le 2ème récit,  Joe Strummer,  chanteur des Clash, comparaît devant Saint-pierre qui le condamne pour avoir défendu le tueur et non la victime dans ses paroles. De nombreux musiciens ont repris l’histoire de Shelton le considérant comme un pionnier de la cause noire. Le paradoxe est intéressant dans la mesure où Joe Strummer se fait le porte parole des opprimés. Le choix des artistes rejetés par saint Pierre vaut le détour !

I'm Not Down de Christian Roux :

Une réunion de cinquantenaires lors d'un anniversaire, le héros croise un ancien de son groupe de rock. Une histoire douce amère sur la perte des repères de jeunesse et sur le temps qui passe. Et quelle jolie phrase de fin quand il dit à la femme qui l'accompagne : "j'ignorais qu'il  n'y avait qu'une île où respirer, vivre et dormir… et j'ignorais que c'était toi."

Chaque histoire est différente mais les styles d'écriture sont parfaits. Les auteurs sont pratiquement tous des acteurs du monde musical et ce livre se lit en déroulant le fil conducteur du disque des Clash, avec énormément de puissance, soufflant la révolte de la jeunesse des années 70.

Une mention spéciale pour les superbes illustrations en noir et blanc de Serge Castel et sur le dernier récit, le +1 de Jean-Philippe Blondel belle histoire d'amitié.

Je termine en reprenant les termes d'Antoine de Caunes dans la préface : "London Calling est mon album préféré des Clash. C'est vraiment un classique, qui résiste à 12000 écoutes, quand beaucoup d'albums de la même période ont pris un sérieux coup de vieux".

Je souhaite la même chose à ce livre.

Ma note : 9/10

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